Dans le cadre d’une convention signée avec l’Association Française de Développement (AFD), la CAPEC a entrepris en 2018, la construction d’un modèle macroéconomique dénommé GEMMES qui sera adapté aux spécificités de la Côte d’Ivoire.
Dans ce cadre, deux vulnérabilités de l’économie ivoirienne seront modélisées: le secteur informel et la variation du coût des matières premières. L’étape préliminaire de ce projet qui se déroulera sur trois ans, a constitué en la réalisation de deux études.
L’une pour analyser les facteurs qui influencent la dynamique de l’économie informelle en Côte d’Ivoire et estimer son évolution; et l’autre, pour déterminer les mécanismes de transmission des chocs de prix des matières premières aux finances publiques ivoiriennes.
Ces deux études ont été présentées récemment au cours d’un atelier qui s’est déroulé au Cires, par MM. Tano Koutoua Devez KESSE & Kolotioloma Innocent Hamed YEO, tous deux chercheurs associés à l’équipe de recherche de la CAPEC et Doctorants en Economie à l'Université Alassane Ouattara de Bouaké.
C’était en présence de Dr Florent MC ISAAC, Economiste modélisateur et Coordonnateur de ce projet pour l'AFD et Dr Doukouré Charles FE, Chercheur et Coordonnateur du projet pour le compte de la CAPEC. Il faut noter que Dr FE a succédé à Prof. Esso Loesse Jacques, anciennement chercheur à la CAPEC, qui occupe actuellement le poste de Directeur de Cabinet au Ministère du Commerce et de l’Industrie.
Pour la première étude, l’on retiendra que «Les analyses indiquent une tendance haussière de l’économie informelle entre 1980 et 2016. La pression fiscale, le développement du système financier et l’ouverture commerciale sont les facteurs qui influencent la dynamique de l’économie informelle».
Et, pour ce qui concerne les Mécanismes de transmission des chocs de prix des matières premières aux finances publiques ivoiriennes, l’analyse rapporte que les finances publiques ivoiriennes réagissent de façon asymétrique aux chocs de prix du cacao et à ceux du pétrole brut.
En outre, elle révèle que les chocs de prix du cacao se transmettent directement aux finances publiques ivoiriennes, tandis que, ceux du pétrole brut affectent les finances publiques par l’intermédiaire de l’activité industrielle. En conséquence, Il découle de l’analyse que la mise en place de mécanisme de stabilisation au travers de fonds de garantie pour les secteurs cacao et pétrole est une exigence pour parvenir à endiguer les effets néfastes des fluctuations des cours du cacao et du pétrole brut sur l’économie ivoirienne.
La présentation de l’ossature du modèle quasi-comptable toujours avec les mêmes vulnérabilités a suivi la restitution de ces deux études. Ce Modèle d’inspiration keynésienne, est le principal agenda de travail de la seconde année de la convention qui lie la CAPEC à l’AFD. La philosophie de ce modèle est de réaliser des projections macroéconomiques en fournissant les données essentielles, notamment la croissance économique, le besoin de financement de l’Etat, le besoin de financement externe, les réserves de change et le niveau de l’emploi, pour les décideurs et en mesurant les effets des chocs exogènes et de politique publique sur les grands équilibres macroéconomiques et financiers.
Mayane YAPO, Chargée de la Communication et de la Visibilité de la CAPEC