Tout est parti d’un constat tiré d’une Revue de la Littérature. "Très peu de travaux ont cherché à appréhender l’incidence de l’employabilité des jeunes sur la propension à la violence. En effet, les études de l'impact direct de l’emploi sur la violence[ Exercice illicite ou illégal de la force physique (Moser, 1996).] ont été plutôt rares, en particulier pour les pays en développement. La plupart des études menées ont tendance à porter sur des domaines macroéconomiques de l'économie compte tenu de la difficulté relative à quantifier la nature et la dynamique de la violence. Il existe donc peu de données et d’écrits au niveau micro-économique sur le fait que l’opportunité économique telle que l'emploi entraîne moins de violence de la part des jeunes[ Pour Stewart (2015), les jeunes sans emploi en Afrique de l’Ouest sont une bombe à retardement pour la région et au-delà.]. Même si le lien entre ‘opportunité économique et violence’ pourrait être intuitif, il n’est pas évident et pourrait dépendre de plusieurs paramètres dont le genre’".

Aussi, pour mieux appréhender l’effet de l’emploi sur la violence des jeunes, la CAPEC a t- elle entrepris un projet de recherche sur le thème : « Analyse de l’Effet de l’Employabilité des Jeunes sur la Violence Urbaine en Période Post-conflit en Côte d’Ivoire ». Le lancement officiel de ce projet financé par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI), une Société d’Etat Canadienne, a eu lieu le jeudi 03 décembre 2020, à l’Hôtel Pullman (Plateau).  
 
C’était en présence de MM. Siaka OUATTARA et Claude GOULET, respectivement Secrétaire d’Etat chargé du Service Civique et Chef de la Coopération représentant l’Ambassade du Canada en Côte d’Ivoire. Mme Julie CROWLET, Directrice Régionale du CRDI à Dakar a suivi la cérémonie par visioconférence. Tous se sont félicités de ce partenariat entre chercheurs et décideurs et ont surtout encouragé la CAPEC à produire des travaux de qualité. Notons qu’environ une cinquante de représentants des institutions partenaires au processus de lutte contre la violence sous toutes ses formes et travaillant sur la question de l’employabilité notamment des jeunes en Côte d’Ivoire y ont pris également part.  
 
Cette occasion a été belle pour Prof. Kimou Assi José Carlos, Coordonnateur du Projet, de rappeler l’objectif général de cette rencontre à savoir : créer un cadre d’échanges entre les chercheurs et les décideurs présenter le projet de recherche, ainsi que les résultats préliminaires aux parties prenantes afin de recueillir leurs contributions pour une meilleure orientation des travaux de recherche qui en découlent. Prof. Kimou Assi a présenté la synthèse de l’analyse situationnelle de la relation entre l’employabilité et la violence en Côte d’Ivoire tout en exposant la méthodologie. « La Côte d’Ivoire a traversé une longue période d’instabilité qui a développé chez les jeunes des comportements nouveaux, des comportements de violence qui les a fragilisés en terme de précarité et en terme d’accès à l’emploi. S’il est vrai que de nombreux travaux se sont intéressés à la question de l’accès à l’emploi et d’autre à la question de la violence, l’on note cependant que la connexion entre la violence et les opportunités économiques n’a pas été suffisamment adressée », a-t-il déclaré. Avant d’indiquer qu’il s’agira donc de "tester la relation entre occupation légale et propension à la violence, mais aussi et surtout d’informer sur l’efficacité des programmes en vigueur en vue d’endiguer la violence juvénile". Prof. Kimou a poursuivi en lançant un appel aux parties prenantes afin de s'approprier le Projet .

A cet effet, il les a invités à la rencontre des Stackholders prévue le 10  décembre 2020, au Cires. Non sans rappeler les autres étapes du processus. Notamment le volet Renforcement des capacités des jeunes Doctorants travaillant sur des problématiques dédiées, la restitution des articles issus des travaux de recherches au cours des fora, conférences et autres grandes rencontres scientifiques. ''Il s’agira surtout de sortir de tous ces travaux un bon document de politique économique qui servira d’appui à la décision'', a-t-l conclu.

Les échanges interactifs ayant suivi la présentation du projet ont mis en exergue tout l’intérêt manifesté par les participants. Notons que la cérémonie s’est tenue dans le strict respect des mesures barrières contre la Covid-19.

Mayane YAPO, Chargée de la Communication et de la Visibilité de la CAPEC